Dans un monde en constante évolution, il est essentiel de se tourner vers ceux qui ont vécu des moments charnières de l'histoire pour en tirer des leçons et s'inspirer. Acheikh Ibn Oumar, un homme dont le parcours est intimement lié à l'histoire du Tchad, incarne cette sagesse. Dans une interview exclusive, il partage ses souvenirs, ses luttes et ses espoirs pour les générations futures.
Né en 1952, Acheikh Ibn Oumar a grandi dans un environnement où l'éducation était valorisée. Son récit commence avec une anecdote touchante sur ses origines. Fils d'une mère qui a reçu une bénédiction d'Ahmed Tidjani, le fondateur de la Tariqa Tijania, il évoque avec émotion l'importance de ses racines. "Ma mère a prié pour avoir un enfant, et un an après, je suis né. C'est un héritage que je porte avec fierté", confie-t-il.
Son parcours scolaire, marqué par des études à Mahyar, Ati et Forlani, lui a permis de se forger une solide culture générale. Cependant, c'est son engagement dans la lutte armée qui a véritablement façonné son destin. "À l'époque, il était presque normal pour les intellectuels de s'engager dans la lutte révolutionnaire. C'était un devoir", explique-t-il. À seulement 27 ans, il devient ministre de l'Éducation nationale, un exploit qui témoigne de son dévouement et de son ambition.
Acheikh Ibn Oumar a été un acteur clé dans plusieurs moments cruciaux de l'histoire tchadienne. En tant que ministre des Affaires étrangères, il a participé à des négociations importantes, notamment celles visant à établir la paix avec la Libye. "C'était une période charnière pour le Tchad. J'ai eu la chance de signer des accords qui ont permis de résoudre des conflits", se remémore-t-il avec fierté.
Son expérience au sein du gouvernement lui a permis de comprendre les complexités de la politique et les défis auxquels le pays est confronté. "La jeunesse d'aujourd'hui doit comprendre que l'âge ne doit pas être un frein à l'engagement et à la prise de responsabilités", souligne-t-il, encourageant les jeunes à s'impliquer activement dans la vie politique. Il ajoute avec une pointe de provocation : "Il est temps que les jeunes prennent le pouvoir, car ceux qui ont dirigé jusqu'à présent ont échoué à bâtir un avenir solide."
Tout au long de l'interview, Acheikh Ibn Oumar a partagé des proverbes et des déclarations qui résonnent profondément avec son parcours et ses convictions. "Celui qui ne sait pas d'où il vient ne saura jamais où il va", déclare-t-il, soulignant l'importance de connaître ses racines pour avancer.
Il a également affirmé : "Un arbre qui ne porte pas de fruits est abattu", une métaphore puissante sur la nécessité d'être productif et utile à la société. En évoquant les défis auxquels le Tchad fait face, il a déclaré de manière choquante : "Nous avons trop de leaders qui parlent mais ne font rien. Il est temps d'agir, sinon nous resterons prisonniers de notre passé."
À travers son récit, Acheikh Ibn Oumar transmet un message d'espoir et d'engagement. Il insiste sur l'importance de l'éducation et de la culture dans la construction d'une société meilleure. "J'ai eu la chance de grandir dans un milieu où l'éducation était valorisée. C'est un privilège que je souhaite transmettre aux jeunes d'aujourd'hui", déclare-t-il.
Son parcours, bien que marqué par des défis, est une source d'inspiration pour ceux qui aspirent à un avenir meilleur. "Il est essentiel de rêver et d'agir. Chaque génération a le pouvoir de changer les choses", conclut-il avec conviction.
Acheikh Ibn Oumar est bien plus qu'un homme politique ; il est un témoin vivant de l'histoire du Tchad. Son parcours, riche en expériences et en leçons, nous rappelle l'importance de l'engagement, de l'éducation et de la solidarité. Alors que le Tchad continue d'évoluer, les mots d'Acheikh résonnent comme un appel à l'action pour les générations futures. En écoutant les récits de ceux qui ont vécu l'histoire, nous pouvons mieux comprendre notre présent et façonner un avenir prometteur.